Quand on débute, en tant que rédacteur ou rédactrice web, je crois qu’on passe tous par la case « plateformes de rédaction web ». À ma connaissance, un rédac’ freelance ne commence pas par une autre branche du métier. Faciles à trouver, permettant de travailler presque tout de suite, et très séduisantes sur le papier, les plateformes sont ultra-plébiscitées par les clients et les professionnels de la rédaction… Quand ils sont débutants (les premiers, comme les seconds).
Mais est-ce vraiment un passage obligatoire ? Est-ce que ça apporte quelque chose en tant que rédacteur ? Je vous donne mon avis.
Rapidement avant de dérouler, car il y a peut-être des débutants qui veulent savoir dans quoi ils s’embarquent. Les plateformes sont nombreuses, la plupart du temps, on va vous en citer une ou deux, mais en réalité, vous en avez une multitude, parfois appartenant à la même personne. Les plus connues sont :
Et les plateformes non-exclusives à la rédaction :
Elles ont une chose en commun : le principe de centralisation.
Vous vous inscrivez dessus, et vous répondez à des annonces de rédaction (ou des clients vous contactent directement), et c’est la structure qui vous verse l’argent qu’elle aura récolté (moins sa commission). Eh oui, la première chose qu’on apprend en tant que freelance est bien que « l’ubérisation » n’est pas un mythe et que la plupart des acteurs du numérique cherche surtout à nous ferrer dans des structures très hiérarchisées.
Il faut savoir que pour ce faire, vous devez la plupart du temps, avoir un numéro de SIRET, c’est-à-dire être au moins dans un statut d’Auto-Entrepreneur.
Ensuite, on va vous faire passer un test de rédaction, pour déterminer si vous avez le niveau de base, mais aussi pour savoir si vous êtes un rédacteur « prestation aux ras-des-pâquerettes » ou « prestation premium ». Naturellement, plus vous êtes haut, plus vous allez gagner des centimes aux 100 mots.
Le fait de ne pas avoir à chercher ses clients, d’avoir « juste » à s’inscrire est ce qui séduit quand on débute en rédaction Web. On est épaulé dans le démarrage de son activité, et comme on ne connaît généralement personne, avoir tout de suite des propositions, sans effort, est clairement un avantage.
La plateforme, c’est l’assurance, pour peu que l’on y travaille pas trop mal, d’avoir tout le temps des missions. Mais à quel prix… ?
Ceux qui me suivent depuis trois ans savent que je me suis illustrée à de nombreuses reprises dans une lutte farouche contre l’ubérisation de la profession, et que je n’hésite pas à titrer sec contre les tarifs excessivement bas. Si vous n’avez pas froid aux yeux, vous pouvez toujours lire la version -18 de ce que je pense réellement des tarifs low-cost en rédaction Web et du mal qu’ils font au métier.
Alors, concrètement, est-ce que travailler avec (pour ?) des plateformes de rédaction Web, ça paie ? Non. Sur PressEnter, dans « Les trésors du capitaine Ipsum » (Episode 8 de la série : « La voie du Rédacteur Web »), je déroulais un certain nombre de références pour aider à fixer ses tarifs en tant que rédacteur. Et je reviendrai bientôt avec un article dédié à cela.
En attendant, sachez que la moyenne des prix des plateformes se situe à 4/5€ pour 100 mots, là où un rédacteur normal va plutôt osciller entre 8 et 15€ les 100 mots.
Les plateformes ne sont pas valorisantes. Ni financièrement, ni moralement. On va justifier les prix bas en vous disant qu’après tout, on ne vous demande pas grand-chose.
Alors pourquoi quand même s’y inscrire ? Pour apprendre. Je suis passée par cette case. Et je peux vous dire qu’après six (huit ?) mois à y bosser, j’en ai énormément retiré.
Déjà, vous dérouillez votre plume en direct. Comme vous faites du kilo, et que tout le monde se fiche de vos états d’âme d’auteur sur le retour, vous apprenez à écrire peu importe le sujet et la circonstance. Les lieux communs fusent, c’est comme ça que vous en venez à une écriture de remplissage qui peu, soyons francs, vous rapporter « beaucoup ».
Vous allez apprendre sur vous-mêmes, sur votre seuil de résistance, sur votre passion – ou non, de ce métier, sur le milieu en général, sur la mentalité, les clients, les bases du SEO… Bref, c’est le bac-à-sable indispensable. Les premiers niveaux.
Pour les plus littéraires, c’est dur. Je ne vous le cache pas. Mais s’il y a un moyen de savoir si on est fait pour la rédaction web ou non, c’est bien celui-ci : voir l’un de ses pires aspects. Et voir si on tient la distance. Croyez-moi, ça forge.
Alors, foncez, apprenez, mais gardez en tête que ce n’est pas une fin, juste un début.
Vous êtes déjà passés par là, ou vous hésitez ? Parlons-en dans les commentaires, si vous avez une question, posez-la !
Image à la une d’après une photo de Bank Phrom
Oui. Je défendais depuis un moment Wriiters, pensant que le principe qui correspondait à mes valeurs méritait à lui seul que je prenne mon nom pour en parler.
L’idée est de proposer aux Rédacteurs Web non pas d’être payés au bon vouloir de la clientèle, mais bien de fixer eux-mêmes leurs prix. Le/la pro met directement en vente son article, et il est acheté, ou non. C’est une excellente solution pour vendre des billets qui peuvent nous rester sur les bras, ou tout simplement pour écrire en étant payé correctement. Certain-es bossent même presque exclusivement comme ça.
J’en parlerais sans doute dans un autre billet à venir quand j’aurais estimé que j’ai assez testé la plateforme. Mais pour l’instant, j’en suis satisfaite, et je continue de la recommander. Et oui, le lien que j’ai posé est un lien d’affiliation, sur ça aussi je me suis décidée.