Faisons une petite pause dans l’exploration des thématiques pour se pencher sur un point pratique.
Si j’ai tendance à commencer par le caractère du personnage avant toute chose, quand on fait une fiche, le nom est pourtant bien le premier élément que l’ont définit (à l’exception de son genre, mais je doute que vous ayez besoin d’aide).
Pour ce faire… Plusieurs astuces sont possibles :
- Trouver un nom en rapport avec la nationalité
- En rapport avec sa race (je parle d’elfes, gobelins, etc.)
- En rapport avec son alignement
- En rapport avec son secret
- En rapport avec son utilité dans l’histoire
N°1 Les générateurs de noms elfiques, futuristes ou simplement réalistes
Les rôllistes et joueurs de RPG et MMORPG vous le diront : rien ne vaut un bon générateur de noms aléatoires ! S’il n’y a plus autant de choix qu’il y a dix ans, on a encore de bonnes adresses utiles que je n’hésite pas moi-même à utiliser quand je n’ai aucune envie de m’ennuyer.
Boîte à outils
Le plus poussé : FakeName Generator ! En plus de proposer des noms en fonction de la nationalité, il va jusqu’aux noms de Hobbits, de Ninjas ou Klingons. Rien sur les elfes, et tous les pays n’y sont pas, mais ce générateur de noms a l’avantage de demander également le sexe, le pays de résidence, mais aussi l’âge. Une fois lancé, il ne se contente pas de donner un nom+prénom : il déroule une fiche entière fictive, du numéro de sécu américain à la profession en passant par une adresse mail inexistante.
Un excellent outil pour la création de personas en marketing, d’ailleurs !
Mais aussi :
N°2 Trouver un nom de personnage avec Google Traduction
Astuce tout à fait personnelle que je livrais donc l’autre jour sur Twitter :
📄Trouver le nom d’un notaire gobelin ⤵️
▪️ Prendre google trad et le mettre FR ▶️GER
▪️ Comptable = Buchhaltung
▪️ Mains d’or = Hände aus Gold✍️ Prénom et nom = Bunkaltun Andosgolt
« Voilà » pic.twitter.com/Ho12zUudMP
— Camille Gillet (@Gillet_Camille) 2 octobre 2018
En jouant sur les sonorités de certaines langues, ou encore sur les consonances supposées d’une nationalité, on peut facilement se faire plaisir. Fun Fact : les Anglo-saxons adorent mettre des noms à sonorité française pour leurs méchants.
N°3 Trouver un nom en rapport avec le secret ou le but du personnage
Ou l’alignement, ça fonctionne aussi…
Mais l’exemple le plus parlant est celui de Rowling qui s’est fait une véritable spécialité en la matière. La plupart de ses personnages voient leurs noms et prénoms choisis en fonction de leur alignement, de leur secret, de ce qu’ils vont faire dans l’intrigue. Quelques exemples :
Severus Rogue. Severus prend la même racine latine que « sévère » et « rogue » est un vieux mot français pour dire désagréable, hautain. A noter qu’en VO, c’est « Snape » le nom de famille, ce qui signifie sensiblement la même chose… Mais cela donne au personnage les initiales de « SS »…
Rémus Lupin est un exemple encore plus frappant : Le personnage est frappé de lycanthropie (et cela sera un des secrets du tome 3). Inutile d’aller chercher plus loin pour comprendre l’emprunt à l’histoire de Rémus et Romulus, quant à « Lupin », cela me semble transparent.
Hermione Granger, quant à elle, nous dépeint une jeune femme dynamique et intelligente, cultivée et voulant la libération des elfes de maison. L’Hermione est un bateau français, quant à « Granger », c’est bel et bien un nom propre de chez nous qui se prononce d’ailleurs « Grangé ». En outre, Hermione nous apprendra qu’elle passe parfois ses vacances en France.
Exemples personnels dans le genre :
Jane Smith : Personnage d’A la Moldue, une fanfiction Harry Potter, devait donc reprendre la même construction que le héros d’origine : un prénom et un nom particulièrement portés en Grande-Bretagne.
Liriel Quel’Allah : Personnage de La Croisade des Cendres, univers Warcraft, Liriel est un emprunt (oui, je sais que j’ai dit qu’il ne fallait pas faire ça…) à un personne elfe qui a quitté sa communauté et qui mène une vie culturellement différente de son origine (ce qui est le cas de « ma » Liriel). Quant à Quel’Allah, cela veut dire « Haute-Lumière » en Thalassien, la langue de ce personnage, par ailleurs paladin.
Lieutenant Scott Webster : Personnage de l’Autopsie de Salton, polar satirique. Scott est là pour Scott Summers des X-men. Naïf, gentil, mais dangereux quand on l’énerve. Et Webster… Il travaille à la division « e-crime ».
Les choses à ne surtout pas faire !
Un nom c’est un sens, c’est une musique. Les choisir juste parce qu’ils nous plaisent n’est pas suffisant. Bannissez donc certaines pratiques laides telles que :
- Utiliser des noms et prénoms à consonance asiatique ou manga dans un contexte qui ne s’y prête pas.
- Utiliser des prénoms anachroniques dans un cadre réaliste (on va donc éviter les « Kevin » au début du 20ème siècle…)
- Avoir trop de décalage entre la culture du personnage et son nom et prénom (n’en déplaise à Éric Zemmour, un personne typé « Indien » surprendra beaucoup en s’appelant Jean-Michel)
- Utiliser des noms et prénoms déjà surexploités dans des œuvres connues (Évitez donc les Harry Potter ou les Elisabeth Bennet !)
- Ne jamais avoir une seule répétition de prénom dans toute votre œuvre ! Eh oui : comme dans la vraie vie, il existe de nombreux Philippe, James, Melania… il y a sans doute quelques classes pleines de Legolas, de Han et autres prénoms exotiques dans leurs univers !
Si vous, vous avez des astuces dont je n’ai pas parlé, dites-le moi ! Je serais ravie d’en apprendre de nouvelles et de les ajouter à cet billet, en créditant l’auteur(e) en question. 🙂