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Le personnage féminin dans un récit

Après avoir évoqué les personnages secondaires, me voilà en train de parler directement des personnages féminins. Ma hiérarchisation n’est pas anodine, elle se veut reflet de la façon dont est abordée cette question. De façon générale, et peu importe son support d’expression, le personnage féminin est « moins » qu’un personnage secondaire. Cela tient au fait que dans notre société, la femme a une posture secondaire et nous allons voir comment cela a influencé l’écriture des personnages de ce sexe.

Personnages féminins et figures sexistes

Impossible de faire l’impasse sur cette question, n’en déplaise à celles et ceux qui réfutent encore l’idée d’une société patriarcale. Les personnages féminins sont souvent mal-écrits parce qu’ils sont écrits en fonction des carcans de leurs époques. Et même aujourd’hui le problème se pose, les mécaniques sont d’ailleurs similaires à hier.

Il faut comprendre une chose : depuis l’Antiquité, la femme n’a pas un choix de carrière très élaboré.

Chez les Grecs, les personnages féminins se découpaient en trois grands archétypes : La mère, la vierge et l’ancienne. Eux-mêmes déclinés dans différents stades d’apprentissages correspondants essentiellement au rôle de la femme : enfanter. Qu’elle délivre une personne, un message, qu’elle aide à la réalisation du héros, ou autre, la figure de la femme est là pour permettre à celle de l’homme d’arriver pleine et entière.

C’est un véritable accouchement.

La figure de la femme fatale fait également partie de ce mythe originel. Elle est la femme dangereuse qui va permettre au petit garçon de devenir un homme à part entière (« if you know what i mean… »), en cherchant à le séduire, en représentant le danger du sexe féminin, elle le pousse à s’affranchir de son instinct primaire pour maîtriser sa part « animale » et donc devenir un homme. Encore une fois, elle est transformatrice.

 

Voilà pourquoi à titre personnel j’estime qu’il n’y a qu’un seul grand archétype de la femme : la matrice.

 

Le(s) schéma(s) narratif(s) de la femme

J’ai dit que je la considérais donc comme un personnage plus secondaire que le personnage secondaire. Du moins, dans mon article et uniquement pour illustrer mon propos.

En effet, le personnage féminin se définit avant tout par son sexe (contrairement au personnage masculin), et tout tournera autour de cet organe, à la fois intrigant, séduisant, et porteur d’espoir et de destruction. L’origine du monde, donc, est un calice, un Graal, dans lequel le héros (la plupart du temps) ira tremper ses lèvres pour obtenir la vie éternelle.

En d’autres termes :

  • Situation 1

Le héros rencontre la femme –> ils se cherchent façon « on s’affronte » –> au moment où le héros est dans une impasse –> ils s’embrassent/couchent ensemble –> le héros trouve un second souffle pour vaincre.

  • Situation 2

Le héros rencontre la femme –> ils se plaisent immédiatement et couchent ensemble (dans cette situation, vous noterez qu’ils couchent bien plus vite que dans d’autres) –> Le héros apprend que c’est en fait une méchante et souffre atrocement de la trahison –> Il « dépasse son émotion et ressort grandi » pour défoncer tout le monde –> Il termine vainqueur (et parfois, couche avec la seconde figure féminine du récit… Exemple typique : James Bond, le monde ne suffit pas)

  • Situation 3

Le héros doit sauver une femme –> Il défonce le méchant qui est généralement une allégorie de ce que le héros doit régler dans sa vie –> Il embrasse/couche avec la femme en récompense de son voyage initiatique –> Étape bonus parfois présentée :  il accède à l’immortalité par l’enfant qu’elle lui donne.

 

Les personnages féminins à l’ère du « Girl Power »

Je dis « Girl Power » car notre société a exhumé cette baseline mercantile des années 90 (si si, souvenez-vous des « Spice Girls »…), et qu’avec le combat légitime du féminisme, il y a, aussi, du « pink washing » qui réclame ce genre de slogans.

Et malheureusement, on constate qu’on a encore du travail concernant l’écriture d’un personnage féminin. Car aujourd’hui, qu’est-ce que ce mouvement (Girl Power, je ne parle pas de féminisme ici) a changé ?

Maintenant, quand une grosse industrie nous présente une femme, on ne nous dit plus « le sexe faible », mais on insiste lourdement sur « le sexe qui peut faire des trucs lui aussi ». Le fameux « Girls can do Anything » qu’on voit fleurir chez beaucoup de marques de produits (cosmétiques, hygiène et j’en passe).

Cela se traduit donc par des personnages de sexe féminin (ce qui constitue une bonne partie de leur identité d’ailleurs) qui vont – à un moment ou à un autre du récit – rappeler qu’elles sont des femmes et qu’elles peuvent faire. Histoire que les gens du fond comprennent bien que « les temps ont changé ».

  • Par exemple, on a une Hermione Granger pour la franchise Harry Potter qui est la plus intelligente et douée, le Deus Ex Machina parfois du groupe, ce qui fait d’elle la « maman » du trio (et un enjeu sexuel entre Harry et Ron, oui, même si Harry n’en veut pas).
  • On a une Ray pour Star Wars qui va jusqu’à verbaliser face à Finn qu’elle n’a pas besoin de lui, et qui va chercher à « sauver » le méchant. (Et je vous passe le personnage de la Vice-Amiral Holdo, parce que je pourrais faire un article sur elle).
  • On a une Wonder Woman qui est à la fois montrée comme forte, mais en même temps sensible (cf : sa petite histoire d’amour), et qui a tout de même besoin que Batman la place à la tête de la Justice League (et cela aux forceps délégitimisant totalement sa position)

Je ne cite que trois exemples de la pop culture, et j’en profite pour citer des choses émanent du cinéma, car lorsque l’on parle d’écriture, on ne parle pas que de littérature. Ces trois exemples me semblent assez récents et emblématiques de nos sociétés pour illustrer mon propos : peu importe la profondeur (ou non) des personnes, elles sont avant tout des femmes que l’on a mises sur le devant de la scène.

On brise le 4ème mur en rappelant que si elles sont là, c’est parce que l’auteur(e), réalisateur/trice, producteurs/trices ont décidé que. Ces personnages féminins existent parce qu’on a décidé qu’ils existeraient par et pour leur sexe. Et le traitement médiatique ira dans ce sens :

« Une femme à la réalisation d’un film » « Prochain livre de… trois personnages féminins au centre de l’intrigue », etc. etc.

A titre personnel, je ne trouve pas cela moins sexiste (bien au contraire) et profondément énervant, car… Cela ne règle toujours pas le problème d’une bonne écriture de personnage féminin.

Mais ça, ça sera pour un prochain billet…

 

Image à la une d’après « Les trois âges » de Klimt.

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